La première salle de spectacle dijonnaise apparaît au XVIIIe siècle. Avant cette date, les différentes troupes itinérantes qui passaient par la ville donnaient leurs représentations dans les tripots (cabaret, maison de jeu), notamment dans celui de la Poissonnerie, célèbre pour avoir abrité en 1630 les réunions de la Mère-Folle (société carnavalesque qui se plaisait à dénoncer certains maux de la société à travers le jeu et la pitrerie).
En 1717, la municipalité fait l’acquisition d’un de ces tripots, celui des Barres, situé rue du Grand Potet – actuelle rue Buffon - pour le transformer en Salle de Comédie dès 1718.
La ville songeait à se doter d’une véritable salle de spectacle mais la place manquait pour accueillir un théâtre. En 1802, la destruction de la Sainte Chapelle et de son cloître libère un espace suffisamment important pour permettre ce projet. L’ancien emplacement du cloître est choisi pour accueillir la nouvelle salle, celui de la Sainte Chapelle devenant alors la Place de la Comédie – aujourd’hui Place de la Sainte Chapelle. L’architecte dijonnais Jacques Cellerier est invité dès 1803 à soumettre ses propositions, et le Conseil Municipal du 20 septembre 1809 adopte ses plans.
Le 2 décembre 1810, M. Lecoulteux, Préfet du Département, et M. Durande, Maire de Dijon procèdent à la pose de la première pierre. Mais, en raison de divers évènements, les travaux sont suspendus en 1814. Ils ne sont repris qu’en 1823, sous l’administration municipale de M. le Marquis Le Compasseur de Courtivron. Jacques Cellerier étant décédé, c’est l’architecte parisien Simon Valot qui prend la direction des travaux, d’après les plans de son prédécesseur. La construction dure 5 ans, jusqu’en 1828.
C’est au poète dijonnais Charles Briffaut, membre de l’Académie Française, que le Conseil Municipal confia le soin d’écrire une pièce, Les déguisements, ou une folie de grands hommes, pour l’inauguration fixée au 4 novembre 1828, jour de la fête du roi Charles X.